- BIOHERME ET BIOSTROME
- BIOHERME ET BIOSTROMEBIOHERME & BIOSTROMELe terme de bioherme fut proposé par Cuming, en 1932, pour définir des structures massives, construites sur le fond de la mer par des organismes plus ou moins jointifs; ce qui transpose à l’écologie la notion de récif, ou de toute construction résultant de l’accroissement progressif d’un échafaudage de tests dont les dimensions horizontales et verticales sont du même ordre de grandeur.Ces édifices carbonatés sont construits par des organismes qui, après avoir établi le socle du récif, croissent en hauteur sur les squelettes des individus précédents, de manière à contrebalancer l’enfoncement dû à la subsidence et à dominer l’accumulation des matériaux provenant soit de la sédimentation, soit de leur propre destruction, si on se trouve dans une zone turbulente. Le sommet du bioherme peut ainsi émerger.Les principaux organismes constructeurs actuels sont essentiellement les madréporaires, mais on peut trouver, en outre, des biohermes à éponges calcaires, à annélides, à huîtres; de même, dans le passé géologique, se développaient souvent des biohermes où dominaient non pas les coraux mais des mollusques, tels les rudistes. Notons également que l’on trouve souvent, en association avec les madréporaires, une grande variété d’embranchements, parmi lesquels on compte les mollusques, les crinoïdes, les algues, ces dernières aidant les colonies coralliennes à se souder entre elles, sans constituer cependant le véritable agent constructeur.On appelle biostrome un édifice carbonaté, construit par des organismes jointifs, en couches ou en bancs, à grande extension horizontale. La morphologie normale de ces strates présenterait une puissance (verticale) faible, en comparaison des dimensions horizontales.Notons que la limite entre biostrome et bioherme peut être fort discutée, suivant l’échelle de l’observation. Par exemple, un alignement horizontal de biohermes, observé et appelé ainsi à l’échelle métrique, peut, à l’échelle kilométrique, être appelé biostrome. Il peut exister des biostromes non coralliens, comme, par exemple, les biostromes à bryozoaires, dont le squelette est fortement imprégné de calcaire, et qui construisent des édifices s’étendant sur des dizaines de kilomètres, susceptibles d’émerger.Par extension, on a pu qualifier de biostrome des couches d’organismes, primitivement fixés, mais pouvant avoir subi un transport et être ainsi allochtones. Cependant, il semblerait que le sens originel désigne plutôt un banc, édifié par des organismes constructeurs plus ou moins brisés, mais dont la grande majorité serait autochtone.
Encyclopédie Universelle. 2012.